Le 8 Mars est le jour de lutte pour le droit des femmes. A Good Regen Tahiti, nous pensons qu’une journée ne suffit pas pour représenter et honorer des femmes extraordinaires qui oeuvrent, chacune à leur façon, pour plus d’équité dans le monde. Aussi, nous leur dédions ce mois via des portraits inspirants, le premier étant celui de Véronique Boyer.

Une athlète hors du commun

Véronique Boyer vit pour le sport. Athlète accomplie et professeur d’EPS, elle a fait la fierté de l’athlétisme polynésien et détient un beau record inégalé jusqu’à maintenant. Elle est, toutes nations confondues, l’athlète la plus médaillée des Jeux et Mini-Jeux du Pacifique avec avec 33 médailles dans sa discipline, l’athlétisme.

A 50 ans et après 11 ans de retraite sportive, Véronique Boyer se lance un nouveau challenge : reprendre la compétition. Cette athlète hors du commun a pour objectif de participer aux championnats de France et championnats du monde Masters d’athlétisme qui se dérouleront en Finlande début juillet.

Une femme bien dans ses baskets

“Je suis toujours assez musclée, mais cela ne m’empêche pas de m’habiller comme une femme alors que souvent, l’image que les gens ont de moi c’est la sportive qui est en short et en baskets tous les jours”, raconte Véronique. “Mon métier fait aussi que les personnes autour de moi ont l’habitude de me voir en tenue de sport et sont parfois déconcertés quand ils me voient habillée avec une robe et des talons. J’essaye de montrer mon côté féminin dès que je le peux. Je ne suis pas trop branchée maquillage, mais j’aime prendre soin de moi tout en toute simplicité. Je souhaite rester la même aussi longtemps que possible : cool, décontractée et simple”.

Vivre sa féminité

La féminité des femmes est très standardisée socialement, en particulier dans les médias où la jeunesse prime et les stéréotypes dominent. Les femmes avançant en âge sont souvent invisibilisées, comme si elles perdaient leur féminité et leur intérêt aux yeux de la société. “Jusqu’à présent, je pense avoir plutôt bien vécu ma féminité, même si à la sortie de mon adolescence je suis passée par des périodes où je n’appréciais pas mon corps de femme. J’ai été une grande sportive avec parfois beaucoup des kilos supplémentaires pour lesquels j’ai essuyé pas mal de remarques de quelques copains dans le sport. Heureusement, après la naissance de ma fille, j’ai retrouvé mon poids de jeune fille ! Concernant les menstruations, je ne me suis jamais préoccupée de mon cycle. Je suis une sportive donc je fais avec depuis toute jeune”, confie Véronique Boyer.

Des modèles de femmes fortes

Enfant, si Véronique n’avait pas particulièrement de représentation de “la femme”, elle avait en revanche des modèles féminins. “Mes grands- mères étaient des modèles de force et de courage. Ayant vécu et survécu à la guerre, elles ont fait des choses que beaucoup d’entre nous n’auraient pas eu le courage de faire. J’adorais aller les voir”. Force et courage, deux qualités que Véronique Boyer a développé tout au long de sa vie, encore plus peut-être à travers la maternité. “La naissance de ma fille Tea, il y a 23 ans, est la plus belle chose qui me soit arrivée. Être maman m’a fait devenir une personne plus responsable. Petite, je m’imaginais avoir plein d’enfants. J’ai donné la vie une fois, mais j’ai plein d’enfants autour de moi à l’école et dans le club que j’entraîne !”, s’amuse Véronique.

Prendre soin de soi

“Je pense avoir les qualités féminines que sont l’empathie et la générosité. J’aime être à l’écoute des autres.” Véronique, tournée vers les autres à travers l’écoute et la formation, prend le temps de prendre soin d’elle. Hyper active et très émotive, elle exprime peu ses émotions qu’elle garde en elle. Consciente de la nécessité de s’apporter à elle aussi écoute et attention, elle pratique le yoga, pour connecter corps et esprit. “C’est une chose très difficile pour moi car je refoule les contrariétés et les blessures à l’intérieur. Je me fais masser de temps en temps pour détendre les tensions dans mon corps et libérer tout ça”. Good Regen Tahiti, que Véronique a connu grâce aux réseaux sociaux, participe aussi au bien-être de l’athlète. “Je fais de la cryothérapie afin de récupérer après mes entraînements. J’aime le centre, son atmosphère zen, les employées à l’écoute et très professionnelles. Je m’y détends vraiment”.

Être libre et acceptée à sa juste valeur

“En tant que femme, je me sens jugée et parfois dévalorisée. On nous sous-estime dans beaucoup de domaines et l’on juge notre physique. En ce qui me concerne, je vis bien avec mon corps, mais j’ai l’impression qu’on ne me trouve pas très féminine du fait de mon métier et de ma passion”, constate Véronique Boyer, avant de reprendre, “Je trouve que la place de la femme a évolué. C’est une bonne chose. On trouve de plus en plus de femmes inspirantes et fortes qui arrivent à garder leur rôle au sein de la famille tout en étant très actives. Je souhaite une société d’amour où la femme serait libre de ses choix et acceptée à sa juste valeur, ce qui n’est pas encore le cas pour nombreuses d’entre-elles”.

Aux jeunes femmes en devenir

Véronique Boyer, femme et athlète accomplie, côtoie chaque jour des jeunes femmes, jeunes filles ou enfants qui seront les femmes de demain. Elle souhaite leur dire “Que la vie est faite de hauts et de bas, mais que l’on rebondit à chaque fois. Il faut avoir des projets et mettre tout en œuvre pour les réaliser. Il est important de ne pas s’attacher aux choses négatives que l’on peut entendre et qui nous font du mal. Au contraire, attachez-vous aux choses positives”.